Histoire & patrimoine

ORIGINES ET HISTOIRE LOCALE

Les vestiges et les diverses traces d’habitat sur notre commune sont autant de témoins d’un riche passé, depuis la préhistoire où les outils du néolithique et du paléolithique se révèlent : haches, percuteurs, grattoirs, racloirs, lames… Également des sites répertoriés de la période gallo-romaine et des sépultures mérovingiennes. On trouve aussi des traces médiévales et vestiges d’une place fortifiée que l’on suppose être une motte féodale.

Parmi nos seigneurs locaux, Richard de Sacquenville, compagnon du duc de Normandie, Guillaume le Conquérant, s’est illustré lors de la conquête du trône d’Angleterre à la bataille d’Hasting, en 1066. Il participera ensuite à la première croisade. En 1270, c’est Sacquet de Sacquenville qui prendra part au siège de Carthage lors de la 8e croisade du roi Saint-Louis.

En 1364, Pierre de Sacquenville s’empare du château d’Acquigny. Puis il participe, aux côtés de Charles II de Navarre (dit ‘‘Charles le mauvais’’), en guerre contre le roi de France pour la succession de la Bourgogne, à la bataille de Cocherel face aux troupe de Du Guesclin. Capturé, il sera, sur ordre du roi Charles V le Sage, torturé puis décapité à Rouen, au mois de juin de la même année. Son château de Sacquenville sera totalement rasé. L’histoire démontre qu’il valait mieux être aux côtés du Sage que du Mauvais !

La construction de notre actuelle église, vouée à Notre-Dame débute à la fin du XVe siècle. Au XVIIIe siècle, les charitons occuperont l’actuel bâtiment où s’est installée la médiathèque depuis 2014.

L’église Notre-Dame de Sacquenville

HISTOIRE

L’église de Sacquenville est classée en tant que monument historique inscrit depuis le 10 mars 1944. La protection couvre l’ensemble de l’édifice (intérieur et extérieur). L’église de Sacquenville date vraisemblablement du deuxième quart du XVIe siècle à la suite d’ une commande des Seigneurs de Mailloc. Il existe des similitudes avec la façade Nord de la Cathédrale d’Evreux qui a servi de modèle pour les contreforts et les portails. Le chœur est d’une facture plus modeste, en moellons enduites avec des chaînages et encadrements de baies en pierres de taille. Il existe une belle litre funéraire aux armes de Jean Testard, seigneur de Sacquenville L’église abrite une Vierge à l’Enfant en pierre du XIVe siècle. Le lutrin est orné de l’aigle traditionnel du XVIe siècle.. En 1811, la vente des églises des communes voisines du Mesnil Fuguet, de Bacquepuis et de Saint Martin la Campagne a conduit à récupérer une partie du mobilier liturgique. Plusieurs campagnes de restauration ont eu lieu durant les XIXe et XXe siècles, notamment dues aux dommages de la guerre*. Cet édifice participe à la beauté des paysages eurois et à la richesse du patrimoine de la France. Au cours des siècles, les constructions, qui sont venues se greffer ou s’agglomérer aux alentours, l’ont été dans le cadre d’une structure sociale : la paroisse. Ces constructions constituent des références en matière d’architecture locale, car elles sont bien souvent faites avec des matériaux locaux : tuiles ou ardoises (à partir du XIXe siècle), pierres (silex, grison, vallée de seine, grès…), briques ou torchis, enduit à la chaux et des sables ou terres proches. Cela donne des couleurs qui vont souvent du beige au marron ou au rouge, et des volumes tout à fait adaptés au climat normand (pente des toits…). Ces églises ont fait l’objet d’un travail spécifique d’analyse car leurs abords ne sont pas complètement urbanisés et que les espaces vides ou de respiration qui se trouvent à proximité participent à préserver leur écrin. Le site de l’église est très intéressant car cet édifice est encore isolé, ce qui lui confère une très belle insertion paysagère. On peut mieux percevoir son architecture et cet isolement est notamment dû à la présence de vestiges archéologiques à proximité. Cet isolement et les vestiges conduisent à préserver de toute urbanisation ses abords immédiats. Les nouvelles constructions qui viendraient à proximité doivent également être de qualité car nécessairement très visibles depuis l’église.

Description de l'édifice

1. IDENTIFICATION

Eglise paroissiale
Propriétaire
Nom : Commune de Sacquenville
Adresse : Place de la Mairie
Affectataire
Nom : Diocèse d’Evreux
Adresse : 11 bis rue Jean Bart – CS 40165
Fax : 02 32 62 40 66
Site Web : http://evreux.catholique.fr
Communauté de communes
Nom : Evreux Portes de Normandie
Protection (ISMH, MH..)
Immeuble classé MH
Date : 10/03/1944

2. ARCHITECTURE ET ART

Description architecturale
Sur une place isolée, l’église est située à côté d’un cimetière.

Plan : L’église orientée est construite selon un plan longitudinal, à un vaisseau et à quatre travées. Un corps de bâtiment est accolé au chœur.

Elévation extérieure : La façade, à mur pignon, est percée d’une porte rectangulaire, surmontée d’un oculus. Elle est flanquée d’une tour-clocher, de section carrée. La tour-clocher, rythmée de baies munies d’abat-sons, est couronnée d’une flèche pyramidale, coiffée d’une croix de faîtage. Une tourelle d’escalier est accolée à la tour-clocher.
L’église est couverte d’un toit en bâtière. Les murs de la nef sont éclairés par des baies en arcs brisés, à remplages flamboyants et sont épaulés de contreforts. Les murs du chœur sont percés de baies cintrées et sont épaulés de contreforts. Les contreforts, décorés de clochetons à crochets, supportent des gargouilles en forme d’animaux monstrueux.

Elévation intérieure : Non renseignée.
Epoque et styles
XVème
XVIème
Principales étapes de construction
L’église a été construite entre la fin du XVe et le début du XVIe siècle. Le fronton porte l’écusson des Mailloc.

Classement Eglise : classement par arrêté du 10 mars 1944

Etat de conservation
Entretien nécessaire
Bibliographie
http://etudiant.aujourdhui.fr/etudiant/lieu/eglise-notre-dame-sacquenville.html

3. VIE RELIGIEUSE ET CULTURELLE

Affectation / Usage
Oui
Heures de culte : Non renseignée.
Messe Info
Manifestations culturelles et religieuses

Paroisse Saint-Jean-Baptiste-du-Val-Iton
4 rue du Panorama
27000 EVREUX
02 32 33 04 58

Les confréries de charitons

Une tradition funéraire presque millénaire qui perdure.

C’est une petite histoire normande très ancienne remontant au Moyen Age et principalement préservée dans le département de l’Eure. A l’époque des grandes pestes, famille, voisins et villageois s’unirent pour porter assistance aux malades afin de les enterrer dignement. C’est ainsi que naquirent les confréries de charitons. Elles se sont constituées en association, assurant bénévolement les inhumations, sans distinction de rang ni de race, accompagnant et soutenant les familles en deuil et participant aux offices religieux. Chaque confrérie, attachée à une ancienne paroisse (aujourd’hui plus généralement un village) était placée sous le patronage d’un saint, Celui de Sacquenville étant sous le vocable de la sainte Vierge. La confrérie de notre commune s’est constituée en association de charité en 1608 et s’est éteinte en 1916. Si plusieurs confréries ont disparu, bon nombre d’entre elles renaissent après un long sommeil. Depuis le début du XXIe siècle, on assiste à un renouveau sous l’impulsion des “frères de la charité” qui animent avec force et détermination le patrimoine rural du département de l’Eure. De nos jours, il existe environ 120 confréries dans le département, regroupant 10 à 15 frères chacune.

Les cahiers de doléances en 1789

Que demande le Tiers-Etats de Sacquenville en ce printemps agité de 1789 ?

Le roi Louis XVI monte sur le trône de France. Devant le trouble des esprits, il demande aux paroisses (les communes) la rédaction d’un cahier de doléances que leurs députés porteront au bailliage pour y être fondu en un texte de synthèse. Il devra exprimer les désirs profonds du pays à travers le peuple. Les deux députés de Sacquenville sont nommés le dimanche 1er mars 1789 à l’issue des vêpres par l’assemblée des paroissiens convoquée « au son de la cloche en la manière accoutumée »: Justin Duval et Simon André Delas, laboureurs, acceptent ladite mission et promettent de s’en acquitter fidèlement.

La fin des privilèges.

Quelles sont alors les doléances du tiers état de Sacquenville en ce printemps, gros de tant d’orages? Après avoir proclamé leur attachement et leur fidélité au roi, les paroissiens lui présentent 18 requêtes dont quelques-unes n’ont point perdu toute actualité:

-Ne point changer de ministre d’État et continuer monsieur Necker dans cette fonction aussi longtemps qu’il sera possible.

-Réformer la justice.

-Venir en aide aux pauvres et assurer l’éducation des enfants.

-Modifier la répartition des impôts et les proportionner au revenu contrairement à l’assiette arbitraire des tailles.

-Considérer que le peuple est surchargé d’impôts confus et qu’il en est opprimé au point de ne pouvoir satisfaire à ses besoins personnels.

-Faire supprimer les mécaniques qu’on a imaginé pour filer les laines et les cotons, attendu que les marchandises en sont moins bonne pour l’usage et que ces mécaniques mettent quantité d’ouvriers sans travail et sans pain.

-Permettre que l’argent pour les grandes routes, soit employé pendant quelques années, à réparer les chemins de traverse dans les villages et les campagnes pour faire gagner la vie à beaucoup de pauvres ouvriers qui manquent de travail, surtout dans le temps présent où les misères sont si grandes.

La rédaction d’un tel document révèle le tragique désarroi de notre village normand à la veille de la révolution face aux abus commis par les grands décimateurs qui se soucient fort peu des pauvres.

Mais voici que l’initiative royale apporte une immense espérance à ce tiers état « qui n’était rien ». Les rumeurs de Versailles n’allait pas tarder à lui apprendre qu’il allait devenir « quelque chose ».

Ces cahiers de doléances, que l’on croyait tombé dans les oubliettes de l’histoire, sont redevenus d’actualité en 2018 à la faveur du mouvement des gilets jaunes.
Ils n’ont en revanche pas connu le même retentissement ni les mêmes conséquences.

Les cloches de la mairie marquent le temps qui passe

Pas de querelles laïques à la Peponne et Don Camillo à Sacquenville.
L’horloge à clochetons longtemps au service de Monsieur le Curé égrène maintenant ses heures au service de monsieur le maire et de ses administrés depuis la restauration du clocher de Notre Dame de Sacquenville, sans avoir provoqué de révolution chez les habitants.

Lors de cette restauration, en 1990, les cloches et l’horloge à clochetons de l’église sont déposées avec leur mécanisme. Les beaux-arts n’ont pas prévu de remettre en place l’horloge et son cadran invoquant une forte probabilité d’infiltrations futures dans le clocher. L’ensemble à tinterelles fera alors une étape dans le bâtiment communal des associations. Bien des années sont passées avant qu’un jour monsieur Lepetit, adjoint au maire, propose au Conseil municipal d’alors et à son maire Jean Claude James de redonner vie à cette horloge. Il est finalement décidé de l’implanter sur le fronton de la mairie. Elle est enrichie pour sa nouvelle situation, d’un mécanisme électrifié et d’une cloche supplémentaire.
Le carillon, composé de tinterelles accordées à des fréquences différentes, émettant chacun son propre timbre, rythme maintenant la vie de la commune et de ses habitants depuis 2010. Elles sonnent tous les quarts d’heure, demi-heures et heures, émettant une mélodie différente pour chacun de ces temps.

Bien évidemment, les cloches de notre église se feront de nouveau entendre à l’issue des travaux de restauration actuels.
Pendant des siècles, les cloches ont joué un rôle important dans la vie des villages.
Elles témoignent d’un autre rapport à notre monde qui va de plus en plus vite, d’une autre manière de s’inscrire dans le temps et dans l’espace.

On peut admirer l’ensemble des rouages de l’ancien mécanisme des cloches de l’église à médiathèque.
Ces travaux sur le clocher, en 1990, ont amené notre coq, à l’issue d’un règne sans partage de quatre siècles sur son juchoir, à se retrouver sans sommation les pieds sur la terre ferme. Sa majesté quelque peu perturbée se prête néanmoins au cérémonial de la « basse cour» venue lui rendre hommage. Après une messe célébrée par l’abbé Presne, devant une imposante assistance en habits du dimanche, le coq de bronze en costume doré reçoit de bonne grâce la solennelle bénédiction du prêtre sous le crépitement des flashes. Après tout ça valait le coup de descendre se mêler aux paroissiens. Un temps, plus tard, il regagne son éminent perchoir, heureux de retrouver son trône qui culmine à 27 m au-dessus du plancher des vaches.

Jacqueline, l’épouse de notre maire honoraire J-Claude James, nous livre cette anecdote de l’époque : « Il se disait suivant une vieille légende que celui ou celle qui saute au-dessus du coq se marierait dans l’année. Même si les candidats ne se bousculent pas, une jeune damoiselle, Sylvie, en quête d’un prince charmant ose relever le défi. Pari réussi, même si le volatile a eu chaud aux plumes avant de retrouver son prestigieux perchoir. La légende devient réalité lorsque Sylvie convole en justes noces quelques mois plus tard, avec l’aide de cette bienveillante gallinacée.

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